Brasser des affaires, malgré les soupçons de corruption

Des entreprises soupçonnées de corruption obtiennent encore des contrats publics. Et elles peuvent passer entre les mailles du système et éviter d’être punies par l’Autorité des marchés financiers, a appris Radio-Canada.

Un texte d’Anne Panasuk, d’Enquête

Qu’est-il arrivé à toutes ces entreprises de construction dont il a été question à la commission Charbonneau, qui ont avoué avoir truqué les appels d’offres, participé à la collusion et émis des factures de complaisance?

La plupart travaillent et obtiennent des contrats, malgré les différentes lois que le Québec a adoptées pour lutter contre la corruption. En fait, elles travaillent plutôt grâce à ces lois.

« On peut en déduire que l’Autorité des marchés financiers (AMF) leur a donné l’autorisation d’obtenir des contrats publics », explique Martine Valois, professeure à la Faculté de droit de l’Université de Montréal.

Pourtant, le gouvernement avait promis de faire le ménage.

Un premier coup de balai a été donné en 2011 avec la Loi concernant la lutte contre la corruption.

Cette loi a créé le Registre des entreprises non admissibles aux contrats publics (RENA). On y trouve les contractants déclarés coupables d’une infraction.

Le coup de filet fait grâce à cette loi a permis d’attraper quelques gros poissons, comme Hershey Canada, Korean Airlines, Cathay Pacific… des entreprises qui n’ont pas été nommées à la commission Charbonneau.

Mais ce sont surtout des centaines de petits poissons qui ont été attrapés : des petits commerces qui ont tenté d’éviter de payer la taxe d’accise. Des commerces qui n’auraient pas soumissionné à des contrats publics, de toute façon.

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Ce contenu a été mis à jour le 30 mars 2017 à 11 h 25 min.

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